Aligre FM - Blog Info

7 décembre 2011 : Ecoute ! Il y a un éléphant dans le jardin

L’actualité culturelle des enfants en Ile-de-France

dimanche 11 décembre 2011

Une émission préparée et présentée par Véronique Soulé, avec la complicité de Lionel Chenail (lecture)

Ecrire à l’émission.

Au programme de cette émission :

Livres animés

La Boutique du livre animé organise demain jeudi 9 septembre 2011 son quatrième Salon du livre animé , avec de nombreux illustrateurs présents. Présentation par Jacques Desse, libraire. C’est en début de première heure.

Parmi les auteurs invités, Anouk Boisrobert et Louis Rigaud, auteurs de Popville et Le Paresseux dans la forêt (Hélium). Alors on en a profité pour rediffuser leur interview réalisé au printemps dernier.

Le site de la Boutique animée

Théâtre et littérature

L’Apprentie sage-femme est un roman pour adolescents de Karen Cushman, publié à l’école des loisirs en 1996. Aujourd’hui, c’est aussi une pièce de théâtre, adaptée du roman par Philippe Crubézy, mise en scène par Félix Prader et magistralement interprétée par Nathalie Bécue. Au théâtre du Lucernaire, tous les soirs à 19 heures, jusqu’au 31 décembre. Rencontre avec Philippe Crubézy et Nathalie Bécue. C’est en première heure.

Site du théâtre du Lucernaire

Lecture

En toute fin d’émission, Lionel Chenail lit un extrait d’un roman de littérature générale sur le thème de l’enfance.

Nouveautés livres et DVD

  • New York en pyjarama , de Michael Leblond et Frédérique Bertrand, Le Rouergue, 15,90 €, à partir de 3 ans

 [1]

  • Au pays de mon ballon rouge , de José Manuel Mateo Calderon, et Javier Martinez Pedro, éditions Rue du monde, 17 euros, à partir de 5 ans.

 [2]

  • Sept frères , un film de Riitta Nelimarka et Claude-Louis Michel, un DVD des films du Paradoxe et Seneca, DVD à partir de 6 ans.

 [3]

[1] Voici un album paru cet automne qui fait appel à une ancienne technique de cinéma d’animation, l’ombrocinéma. L’ombrocinéma, ou autrement dit restitution du mouvement dit à trames, a été utilisée tout au long de la première moitié du vingtième siècle dans des jouets d’ombres animés, de petits cinémas jouets, ou dans des livres animés. Les personnages à faire bouger sont dessinés en deux positions légèrement décalées sur une bande de papier qui défilent derrière un écran transparent sur lequel est imprimé une grille. Ce qui fait voir alternativement le deux positions des personnages et donnent l’illusion du mouvement.

C’est donc de cette technique que s’est inspiré Michaël Leblond pour créer, avec Frédérique Bertrand, son album New York en Pyjarama , un album publié aux éditions du Rouergue. Le scénario est tout simple, un petit garçon file se couche, mais à peine est-il endormi, qu’il tombe dans un rêve, comme Little Nemo, et se retrouve à New York et dans l’effervescence citadine. Et pour suivre le petit garçon dans ses déambulation, le lecteur est invité à utiliser une feuille en rhodoïde recouverte de stries noires et à la faire glisser sur les pages. Alors les pages colorées qui avaient plus l’air de tableaux abstraits aux couleurs simples et primaires s’animent : Les voitures qui filent sur les autoroutes, les rues qui s’animent sous les pas des piétons, au point de donner le vertige, et la page la plus belle de toutes, les oiseaux et les feuillages qui bruissent à Central Parc

Contrairement aux anciens ombrocinémas qui étaient en noir et blanc et dont les possibilités de mouvement étaient souvent limités à deux, ici, les deux auteurs ont mêlé avec finesse les images et le graphisme en papier découpé de Frédérique Bertrand aux éléments à animer. Cela donne de grandes images étonnantes, puisqu’elles mêlent les deux techniques, qui prennent une tout autre dimension dès que l’on fait glisser le rhodoïd dessus. Feuille de rhodoid qu’il faudra prendre bien soin de ne pas perdre, car dans ce cas, le livre perd de son intérêt bien sûr. Voici donc un livre jeu, livre à manipuler pour les petits comme pour leurs aînés.

[2] Le Mexique était le pays invité du Salon du livre de jeunesse à Montreuil cette semaine, et cela a été l’occasion pour les éditions Rue du monde de publier cet automne un livre d’images d’auteurs mexicains, encore inconnus en France, José Manuel Mateo Calderon, et Javier Martinez Pedro, bien qu’ils n’en soient pas à leur coup d’essai dans leur pays. Au pays de mon ballon rouge aborde avec beaucoup de tact le sujet de l’émigration. De l’émigration et non pas de l’immigration. Un petit Mexicain raconte, à hauteur d’enfant, le difficile périple de sa famille, obligée de quitter le village, pour aller chercher du travail de l’autre côté de la frontière, aux Etats-Unis. Obligés d’abandonner une vie qu’ils aimaient pour affronter l’inconnu américain, aussi attrayant qu’effrayant. Les épreuves du voyage, la découverte de San Francisco, l’accueil et l’adaptation sont racontées simplement, à travers les sentiments du petit garçon qui ne cesse de penser au chien et au ballon rouge qu’il a dû laisser au village.

Pour illustrer cette histoire très contemporaine, l’illustrateur Javier Martinez Pedro a repris une technique amérindienne, l’amate. Un terme qui désigne le papier artisanal, fabriqué à partir de l’arbre amate, une sorte de fIguier et de certains cactus sur lequel les Indiens dessinaient. Un art populaire repris par les Mexicains au début du vingtième siècle. L’illustrateur a réalisé une œuvre verticale de 2 mètres de haut, d’un seul tenant, qui a été ensuite découpée en pages. Son dessin au trait noir, très dense, minutieux dans les détails, foisonne de personnages, de plantes, d’animaux, de véhicules que l’on suite de page en page, dans une composition de l’espace très graphique. Symbole entre le pays de l’enfance et la terre d’accueil, le rond rouge du ballon des premières pages et celui de la dernière page ! Mêlant ainsi modernité et tradition, peut-être à l’image du Mexique, cet album aborde avec finesse un sujet très peu traité dans les livres pour enfants.

On regrettera juste que, comme à son habitude pour ses textes en langue étrangère, l’éditeur ait fait le choix d’adapter lui-même le texte plutôt que de faire appel à un traducteur.

[3] Voici un fort joli dessin animé finlandais sorti au printemps sur les écrans français et cet automne sur un DVD produit par les films du Paradoxe. La réalisatrice, Riitta Nelimarka, a adapté un roman de l’auteur Aleksis Kivi , Sept frères , traduit en français chez Stock. Ce roman épique et comique est considéré comme un classique de la littérature finnoise du 19 e siècle.

Sept frères, orphelins, bagarreurs, paresseux délaissent les travaux de la ferme familiale pour la pêche, la chasse ou l’oisiveté. Ils refusent d’apprendre à lire, ce que l’église luthérienne veut rendre obligatoire et décident alors de prendre la poudre d’escampette pour vivre en toute liberté dans les forêts et hautes plaines finlandaises. Plus benêts que méchants, libertaires à leurs façons, et plutôt truculents, ces grands gaillards tombent de déconvenue en déconvenue, dont ils se relèvent bien sûr, et reviennent parmi les hommes, mûris et prêts à prendre des responsabilités.

Tout autant que l’histoire, un voyage initiatique, entre réalisme et merveilleux, les images enchantent. S’inscrivant dans la tradition nordique, elles sont peintes à l’aquarelle, dans les couleurs qui se fondent comme de la neige, et en papier découpé, on les dirait tout droit sorties d’un album pour enfants. Un travail d’orfèvre, en deux dimensions, qui impulse tout son rythme au film. Le film original sorti en 1979 a été retravaillé par Claude-Louis Michel pour sa sortie en France, en particulier pour la bande son. Il a privilégié la narration par un conteur, comme si on lisait un livre, agrémentée de bruitages, d’effets sonores ou de chansons, laissant ainsi toute la place aux images et à l’humour des situations, d’autant que la voix du narrateur, Thierry Hancisse est extrêmement bien posée. Une vraie réussite.


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