Aligre FM - Blog Info

23 novembre 2011 : Ecoute ! Il y a un éléphant dans le jardin

L’actualité culturelle des enfants en Ile-de-France

dimanche 27 novembre 2011

Une émission préparée et présentée par Véronique Soulé

Ecrire à l’émission.

Grâce à votre soutien, TDF a enfin rétabli la diffusion hertzienne d’Aligre FM le samedi 19 novembre. Merci à tous ceux qui ont signé la pétition et apporté leur soutien tout au long de ces semaines de diffusion réduite au net.

Au programme de cette émission :

Théâtre et littérature

L’Apprentie sage-femme est un roman pour adolescents de Karen Cushman, publié à l’école des loisirs en 1996. Aujourd’hui, c’est aussi une pièce de théâtre, adaptée du roman par Philippe Crubézy, mise en scène par Félix Prader et magistralement interprétée par Nathalie Bécue. Au théâtre du Lucernaire, tous les soirs à 19 heures, jusqu’au 31 décembre. Rencontre avec Philippe Crubézy et Nathalie Bécue. C’est en première heure.

Lire la présentation [1]

Site du théâtre du Lucernaire

Livres d’images

Stéphane Poulin, illustrateur québécois (une soixantaine d’albums à ce jour) vient de publier, avec Carl Norac à l’écriture, Au pays de la mémoire blanche, un superbe ouvrage plutôt destiné aux grands adolescents et aux adultes, édité par Sarbacane. Nous l’avons rencontré lors de son récent passage à Paris. C’est en début de deuxième heure.

Lire la présentation : [2]

Le site de Sarbacane

Cinéma d’animation

Le Tableau , de Jean-François Laguionie, sorti sur les écrans ce mercredi 23 novembre, plonge le spectateur dans le monde de la création artistique. Ce superbe film d’aventures onirique, au graphisme raffiné, est chatoyant de couleurs. Rencontre avec Jean-François Laguionie et Anik Le Ray, scénariste.C’est en fin de deuxième heure.

Le site du film

[1] L’apprentie sage-femme  : Quel dommage que le roman de Karen Cushman, L’apprentie sage-femme, publié en 1996 à l’Ecole des loisirs, soit aujourd’hui épuisé et seulement disponible en bibliothèque. D’abord parce que c’est un beau récit pour adolescents. Comme tous les autres romans de cette auteure américaine, il plonge son lecteur dans un temps reculé de quelques siècles pour dresser le portrait d’une jeune héroïne déterminée en quête d’identité et de reconnaissance, en butte aux difficultés pour faire sa place dans une société où il ne fait pas bon être femme, et où le mot de « sorcière » est associé aux herbes médicinales. Dommage aussi, car après avoir vu la magistrale adaptation théâtrale qui en a été faite, sûr qu’un certain nombre de spectateurs auront envie de prolonger le spectacle par la lecture du roman. Adaptée par Philippe Crubézy, mise en scène par Félix Prader et interprétée par Nathalie Bécue, seule en scène, L’apprentie sage- femme est donc le récit du parcours d’une jeune adolescente, sans parents ni même identité, errant de cour de ferme en tas de fumier, mendiant sa nourriture au jour le jour pour survivre, jusqu’à ce matin-là où La Pointue, comme elle l’appellera, l’embauche comme fille à tout faire. Auprès de cette femme revêche et crainte par tout le village, qui la rudoie plus souvent qu’à son tour mais lui assure gite et couvert, et qu’elle admire et craint tout à la fois, elle apprend à donner la vie. En la regardant, en se trompant et en recommençant, elle apprend à être tout simplement. Surtout, elle se donne enfin un nom, Alice, elle qu’on n’appelait pas mais surnommait la Morveuse ou Cafard. Une nouvelle naissance en quelque sorte qui lui permettra d’aller de l’avant, d’aller vers les autres, de grandir, d’apprendre à lire, d’aimer et de devenir femme. Non sans encore quelques épreuves à traverser. Sur la scène, sans décor, juste une table, un livre, des pommes, Alice, devenue une femme âgée, s’adresse au public pour témoigner de sa vie, l’interpelle pour lui raconter ces quelques mois qui l’ont vue se transformer. D’une langue rustre mais imagée, parfois crue, à la syntaxe chamboulée, à la fois littéraire et très orale où le pronom « je » trouve lentement sa place, elle dit le froid, la faim, le travail, la solitude, mais aussi les couleurs des saisons, les odeurs des plantes, et son monde qui s’aggrandit peu à peu. Elle raconte les rencontres heureuses ou malheureuses, les disputes et les cris des femmes en couches, les colères de la Pointue qui ne voit pas forcément d’un bon œil que sa protégée puisse la remplacer. Seule sur la scène, Nathalie Bécue, d’une énergie incroyable, campe une Cafard-Morveuse-Alice au regard direct, mais elle vit aussi tous les personnages, la Pointue, les garçons du village, le meunier, l’aubergiste, le magistrat, et bien d’autres, passant de l’un à l’autre d’un simple mouvement, d’un regard ou d’une inflexion de voix. Vive, tourbillonnante, investissant tout l’espace de la scène, ou s’arrêtant le temps d’éplucher et de croquer les pommes, elle parle, crie, s’emporte, s’adoucit, habitée par la volonté de témoigner de ce que fut ce parcours pour donner la vie à son tour. Une mise en scène et une interprétation qui donnent encore plus d’intensité à ce témoignage, à ce récit initiatique où la femme, les femmes jouent les rôles les plus importants. L’apprentie sage-femme s’adresse tout autant aux adolescents qu’aux adultes, bien sûr. Au Lucernaire, dans le 6e arrondissement, jusqu’au 31 décembre, du mardi au samedi à 19 heures. Et pour évoquer ce spectacle que nous avons particulièrement aimé, nous sommes ravis d’accueillir Nathalie Bécue et Philippe Crubézy

[2] Stéphane Poulin, Au pays de la mémoire blanche, Sarbacane

Cela fait plus de vingt-cinq ans que l’illustrateur québécois Stéphane Poulin travaille pour les enfants, plus de 60 livres d’images, publiés entre autres chez Les 400 coups, La courte échelle, Annick Press ou Dominique et compagnie, autant d’éditeurs québécois également diffusés en France ; des livres souvent récompensés par les prix littéraires les plus prestigieux des deux côtés de l’Atlantique. Si il a commencé par écrire ses propres histoires, Stéphane Poulin a très vite mis ses pinceaux au service des textes des autres, Dominique Demers, Gilles Tibo ou encore Thierry Lenain ( Petit Zizi ou Latifa Alaoui, Marius , édité par L’Atelier du poisson soluble en 2001. Des histoires légères ou plus graves, réalistes ou imaginaires, mais toujours à hauteur d’enfance. On devine que pour Stéphane Poulin, le livre pour enfants n’a rien de futile. Ses images à la peinture à l’huile captent la lumière, jouent avec les ombres ou les contrejours. Peu de couleurs vives, mais plutôt entre sépia et demi-teintes. Au fil de ses livres, même si le décor souvent urbain reste très présent, les personnages, adultes ou enfants, aux visages très expressifs, se sont imposés. Souvent entre hyper réalisme et fantastique, comme par exemple dans Bestiaire , un album étonnant publié en 2003. Etonnant aussi, l’ouvrage qui vient de paraître aux éditions Sarbacane, Au pays de la mémoire blanche , sur un texte de Carl Norac. Plus destiné aux adultes ou grands ados qu’aux enfants, cet album de 130 pages campe un bien étrange personnage. Recouvert de bandages de pied en cap car réchappé d’un accident, il part en quête de sa mémoire perdue, à la découverte d’un monde contemporain qui ne manque pas de l’étonner. Les images, telles des photographies, se détachent sur les grandes pages noires pour suivre les déambulations et réflexions de Rousseau, le héros. Pour cette quête existentielle, ses questionnements métaphysiques, la mise en page – découpé en images pleine pages, demi-pages ou vignettes de bande dessinée, s’accorde au rythme du texte bref, dense et poétique de Carl Norac. Un superbe ouvrage. L’illustrateur Stéphane Poulin était venu de Montréal pour un bref séjour à Paris il y a peu. Nous en avons profité. Rencontre autour d’un micro et d’un café, dans le salon d’un hôtel parisien.


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